Depuis le XIXe siècle, les vignes sont exposées au mildiou et à l’oïdium.
Le mildiou de la vigne s’attaque à tous les organes herbacés, c’est à dire les feuilles, les inflorescences (l’ensemble des fleurs regroupées , et futures baies, disposées sur la tige) et les grappes (visibles après la floraison, en juin).Il est signalé pour la première fois en France en 1879. Les symptômes se manifestent de diverses manières, selon l’organe touché et le stade de la vigne.
L’oïdium a été introduit en 1845 en Europe.Sur les jeunes pousses, un ralentissement de croissance, une crispation des feuilles et un raccourcissement des entre-noeuds sont observés. A présent les vignerons savent reconnaître les symptômes et les conditions climatiques favorables au développement de ces maladies.
Sans l’emploi de cépages résistants à ces maladies, il est difficile de se passer de traitement. Cependant avec une bonne connaissance de leur parcelle et de la biologie de ces maladies fongiques, les vignerons adaptent leurs pratiques pour prévenir ces maladies. Il s’agit de la prophylaxie. C’est une préparation visant à protéger les vignes contre le mildiou. Elle se compose de sulfate de cuivre et de chaux, et a été mise au point au XIXe siècle.
Si le cuivre est régulièrement utilisé par les vignerons pour protéger leurs vignes , y compris en agriculture biologique ou en biodynamie, son emploi est limité puisqu’il s’ accumule dans les couches superficielles de nos sols, jusqu’à devenir toxique pour les plantes et les organismes du sol. Les jeunes pousses sont particulièrement exposées à cette problématique puisque leurs racines sont peu développées.
Le soufre est utilisé pour lutter contre l’odïum. La présence de rosiers à proximité des parcelles permet de donner une indication au viticulteur quant au risque de développement de cette maladie. Des taches d’huile (caractérisées par l’apparition de plages décolorées, jaunes, d’aspect huileux sur la face supérieure), très similaires à celles du mildiou sont observées sur les feuilles. Sur leur face supérieure puis inférieure, un feutrage gris poussiéreux apparaît. En cas d’attaque précoce, les baies peuvent éclater. Les ceps atteints dégagent des odeurs de moisissure, et ne sont donc pas vendangés. Si des taches de lie de vin sont visibles sur les bois, ils ne sont pas choisis pour la taille.
Le mildiou et l’oïdium impactent la qualité du raisin et du vin. Ils induisent une baisse du rendement et nuisent à l’accumulation des sucres. Quand les baies sont atteintes de mildiou, les vins sont perçus plus acides, plus amers, perdent leur volume et leur fruité. En outre l’oïdium change la composition de la baie, la perception des arômes et des sensations en bouche. Les vins sont perçus comme plus acides. De plus il fragilise la pellicule et peut être la porte d’entrée de la pourriture grise. Ces maladies peuvent anéantir le fruit du travail d’une année comme le gel ou la grêle.
La vigne est sensible dès l’apparition des inflorescences, jusqu’à ce que ses baies changent de couleur. Le réchauffement climatique rend les conditions favorables au développement de ces maladies.
1863 : L’Empereur ne supporte plus le caractère imprévisible du vin. Le plus souvent séducteur et bon enfant, il enrichit ceux qui le produisent car il émerveille ceux qui le goûtent. Mais soudain on ne sait quelle mouche le pique, il s’énerve, se brouille, vire à l’acide et ruine sans prévenir les vignerons qu’il a pris en grippe. L’Empereur ne supporte plus ses fantaisies et confie à Louis Pasteur la mission de réguler l’humeur de cet agité. Ce genre de caprice coûte trop à la nation !
Pasteur découvre que le vin est vivant et c’est justement parce qu’il est vivant que des maladies le frappent.
Symptômes : La fleur (particules blanches qui forment un voile sur la surface), la piqûre ( le vin prend le goût et l’odeur du vinaigre ou acescence) , la tourne (du CO2 se dégage des cuves) , la graisse (le vin s’écoule comme de l’huile). Les coupables de tous ces dérèglements ne tardent pas à être démasqués : des filaments autrement dit des champignons minuscules !
Comment s’en débarrasser ? Et si nous faisions subir à ces maudits animalcules un bon coup de chaleur? Déjà une autre idée vient compéter la première : et, si pour empêcher une bonne fois ces bestioles de revenir, on les privait d’oxygène ? Plus tard cette méthode est baptisée » Pasteurisation »
Maurice Kubler